Au coeur du sujet

Publié le par Charlotte

Je me suis résolue à me lancer dans un nouveau projet de livre.
Cette fois, l'idée se concentre sur les petits producteurs bio du nord du Lot. L'envie de tracer des portraits ne m'a pas quittée depuis notre arrivée dans ce doux pays, c'est juste le thème qui a été long à émerger. Il me saute pourtant aux yeux aujourd'hui.
Les émeutes de la faim dans le monde entier en 2007, le coût exhorbitant des aliments encore aujourd'hui, causés selon toute vraissemblance par la spéculation sur les produits et sur les terres agricoles... Pour se nourrir sainement et assurer tout simplement notre survie alimentaire à long terme, il faut soutenir l'agriculture paysanne/vivrière et de préférence biologique. C'est un défi auquel nous devons tous participer : les agriculteurs mais aussi les consommateurs-citoyens. Il faut que la prise de conscience des enjeux alimentaires soit suivie par des actes d'achat et de soutien aux petits agriculteurs, via des relations de proximité : en direct à la ferme, sur les marchés ou grâce aux AMAP (association pour le maintien de l'agriculture paysane).

Je soutiens quelques pistes proposées par de nombreux experts humanistes : sortir l'agriculture des négociations de l'OMC, cesser de produire des agrocarburants et bien sûr des OGM (qui restent de toute façon une monoculture intensive contribuant à l'épuisement des sols), privilégier les cultures vivrières pour l'autosuffisance alimentaire au lieu des cultures de rente... Pas mal de bouquins ont déjà été écrits, et de films réalisés, sur la question. Et c'est tant mieux.

Mais ce que je souhaite réaliser, ce sont des portraits et interviews de cultivateurs et éleveurs, jeunes ou moins jeunes, qui pourront déterminer d'une part si l'agriculture bio peut nourrir la population (si oui, c'est sans doute à condition de multiplier les petites structures et de créer des réseaux de distribution de proximité, à condition aussi que nous modifions nos modes alimentaires) ; et d'autre part si les producteurs bio peuvent vivre de leurs produits (apparemment oui, mais à condition de bénéficier d'aides à l'installation et à l'achat/location de terres, de se diversifier, et d'appliquer la trilogie : produire, transformer, vendre en direct).

Enfin je voudrais contribuer à changer l'image des agriculteurs d'aujourd'hui : jeunes, dynamiques, inventifs, courageux, motivés, cultivés... et heureux de faire ce métier ?

Changer leur image pour inciter les consommateurs à mieux les considérer, à aller vers eux, à les connaître et les soutenir par leurs achats, mais aussi pour inciter les jeunes à se lancer dans un de ces métiers.

Vaste programme qu'il faudra peut-être recentrer, modifier, mais je crois que le coeur du sujet est là. Après les discussions informelles au marché de Bretenoux ou plus tournées vers les modes de production lors de reportages pour Rustica, il est temps de passer à des interviews plus complets. Pour voir plus loin. Avis aux amateurs !

 

Publié dans ça se construit

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